Fascination pour la notion, cette magie, le pouvoir réel que peuvent développer des humains a priori ordinaires à communiquer avec un grand tout, une immanence suprême dans laquelle ils pourraient se dissoudre et ainsi en décrypter les mystères…
Difficile d’évoquer, de décrire ce dialogue, les anthropologues s’y sont essayé, à la façon d’entomologistes, recouper, classifier, cosmogonies et pratiques… la chose est là, défiant encore cette science que nous prenions comme supérieure, et cette raison qui refuse de croire ce qu’elle ne peut expliquer. Difficile de la peindre, de lui tirer le portrait, sans être illustratif, l’idée est venue d’utiliser moi aussi une entité avec laquelle communiquer, la dite intelligence artificielle, et générer une autre forme de magie de par son interprétation codée…
Ô AI, artificielle intelligence, dessine moi un sorcier
L’outil utilisé est un des plus basiques, loin d’une sophistication qu’il ne m’intéresse pas d’utiliser. N’ayant qu’une confiance limitée en ses ressources en matière créative, c’est la mienne que je lui ferait ingurgiter, dessins, collages, pour lesquels je lui demande de générer des "variations". Les œuvres soumises, notamment les collages, sont elles aussi codées, mêlant graphismes photos et illustrations pour lesquelles sa perception est visiblement très aléatoire. C’est la que la magie opère, c’est souvent drôle, insolite, et parfois réellement beau, se rapprochant d’un art qu’on dirait brut, d’une naïveté à la fois intrigante et surréaliste. Comment elle génère les éléments, sculptant les visages comme une pâte brute, générant d’invraisemblables collages de matières qu’elle aura épinglé de son encore imparfait catalogue.